Mémoire Vive
Mémoire Vive est un projet collectif,
en voici la description
(Sorry, in french only at this point)
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Description du projet Mémoire Vive
DARE-DARE se prépare à présenter Mémoire vive, un projet de collaboration avec le Centre d'histoire de Montréal initié et coordonné par Raphaëlle de Groot, jeune artiste et membre du
conseil d'administration de DARE-DARE. Mémoire vive se veut un laboratoire permettant la rencontre entre pratiques d'artistes et métiers de l'interprétation du patrimoine. Émergeant de préoccupations propre au champ des nouvelles pratiques artistiques, il regroupe une poète, cinq artistes en arts visuels et deux équipes de créateurs, l`une travaillant dans le domaine de l'aménagement paysager et l'autre proposant un art urbain engagé.
La particularité du projet Mémoire vive est qu'il offre aux artistes un contexte de recherche et de création (établi en collaboration avec le Centre d'histoire de Montréal), un soutien à la production et une structure de diffusion. Suite à une période de résidence où ils assistent à des rencontres et discussions régulières avec, entre autre, l'équipe du Centre d'histoire de Montréal, les artistes sont invités à concevoir des projets se greffant à la trame physique et humaine de la ville. Ils rencontrent également différents spécialistes en archéologie, en ethnologie, en muséologie, en architecture et en urbanisme; tout dépend des besoins et questions qui surgissent.
Plus que de tenter un simple rapprochement entre les domaines culturels des arts et du patrimoine, Mémoire vive veut stimuler l'échange d'idées et la réflexion autour du rôle de l'histoire et de la mémoire dans nos communautés. L'idée est de faire ressortir l'histoire oubliée et anonyme de la ville, celle qui est proche du quotidien des gens mais qui, telle une mémoire latente, demande à être ravivee pour être perçue. L'investigation artistique se lie à l'enquête historique pour inventer une forme collective de commémoration sans monument : créer des gestes permettant aux individus et aux communautés d'entrer en relation avec l'histoire, d'activer et de à mettre à l'œuvre la mémoire.
Les artistes prennent ici le rôle d'interprète de l'histoire en s'intéressant davantage aux mouvements de la mémoire plutôt qu'aux faits et événements du passé, la mémoire étant ici comprise autant comme un lien entre soi et l'autre, entre le conscient et l'inconscient qu'entre le présent et le passé. Restituer l'autre à nos yeux, éveiller la conscience, révéler le passé au présent. L'artiste possède une liberté d'action que l'historien ne peut pas se permettre et qui peut servir de porte d'entrée au public en piquant la curiosité, en éveillant un désir d'agir, de se positionner comme individu dans l'histoire.
Les artistes et créateurs sélectionnés
Les artistes et équipes de créateurs sélectionnés par un jury pour Mémoire vive sont : ATSA (Action Terroriste Socialement Acceptable, composée de Annie Roy et de Pierre Allard), Mathieu Beauséjour, Caroline Boileau, Mireille Cliche (poète), Ani Deschênes, Guy Giard, Denis Lessard et VLAN paysages (firme d'architectes paysagistes composée de Micheline Clouard et de Julie St-Arnault). La sélection regroupe des artistes qui, au niveau thématique, s'intéressent à des aspects différents de la vie urbaine. Leurs pratiques se répondent au niveau des processus qu'elles mettent en œuvre et se distinguent dans leur façon d'aborder la question de la mémoire.
Lieux de présentations des projets
Les projets qu'ils réaliseront dans le cadre de Mémoire vive prendront des formes hybrides en s'incorporant à la vie de la ville et de ses habitants. On peut déjà anticiper le Vieux-Montréal et le Centre-Ville comme point d'ancrage (quoi que certains artistes viseront des quartiers plus résidentiels). Les projets seront divers : des actions ou des performances dans la rue, dans les stationnements, dans les parcs et les places publiques; des soirées événementielles; une dissémination de signes sauvages dans l'espace public; une signalisation poétique qui se greffe à l'environnement urbain; des circuits pédestres, en calèche ou en autobus (qui sont des projets de création et non d'animation); des installations sur des terrains vacants; des expositions dans des lieux inhabituels loués pour l'occasion.
La participation du centre d'histoire de montréal
À travers ce laboratoire, l'équipe du Centre d'histoire est également amenée à user de sa créativité afin d'expérimenter de nouvelles façons d'aborder le public et de penser son rôle d'interprète du patrimoine. Ainsi, la porte est ouverte aux collaborations entre artistes et guides-interprètes tant au niveau de la recherche que sur le plan de la création. Par exemple : en cours de recherche ou pour un aspect de la présentation de leur projet, certains des artistes envisagent de se greffer à l'architecture du Centre d'histoire (une ancienne caserne de pompier) ou de s'immiscer dans le parcours de l'exposition permanente. Les interventions des artistes peuvent alors servir d'outils créatifs aux guides-interprètes qui les intègrent dans leur parcours. D'autres artistes participent actuellement aux animations et aux visites extérieures dans le but de s'approprier ce mode de communication de l'histoire pour le détourner de façon ludique. Pendant la période de présentation des projets, la salle d'exposition temporaire du Centre d'histoire sera disponible pour les artistes et les guides-interprètes qui seront invités à l'utiliser comme un espace laboratoire en continuité avec chacun des projets, un lieu vivant en constante transformation, à l'image du processus, des rencontres, discussions et échanges qui les auront animés.
ATSA
ATSA ou l'Action Terroriste Socialement Acceptable est connue pour sa démarche d'art engagé qui redonne à la place publique sa dimension citoyenne d'espace politique ouvert aux discussions et aux débats de société. Ses interventions urbaines prennent la forme d'événements, d'actions, d'installations et de mises en scène réalistes qui rassemblent et mobilisent la communauté autour de sujet tel l'itinérance, l'exil, l'environnement, la violence faites aux enfants et la société de consommation. Par leur aspect souvent spectaculaire et inusité, leurs créations sont des expériences humaines qui suscitent un élan d'espoir tout en prônant une vision non hermétique, active et responsable de l'artiste dont le travail est ici pensé comme un outil de changement social.
ATSA est un organisme à but non lucratif fondé en 1997 par les artistes Pierre Allard et Annie Roy. Depuis sa fondation ATSA a réalisé plusieurs projets dans l'espace public montréalais. Les plus récents, présentés cette année, sont Parc industriel qui a eu lieu dans un terrain vacant du centre ville de Montréal et À vos marques, une installation in situ créée dans un bâtiment industriel. ATSA a également participé à plusieurs conférence portant sur l'art engagé et reçu des bourses du CAC et du CALQ.
Mathieu Beauséjour
Mathieu Beauséjour est un artiste conceptuel qui s'inspire du principe du virus pour subvertir les matériaux et les concepts du pouvoir, de l'aliénation et de l'oppression. À travers la création de mouvements d'avant-garde fictifs, il propose des actions de résistance concrète comme le parasitage de billets de banque et la diffusion de slogan par le biais de tampon encreur et de carte postale. En s'immisçant dans notre quotidien, la force de résistance qu'il déploie, non sans humour, contre le temps, l'argent et la réalité (les trois grands oppresseurs qu'il vise à détruire), nous gagne par contagion. Puisque la résistance prend racine dans un discours imaginaire (qui provient d'un mouvement contestataire fictif), elle révèle étrangement, par la créativité qu'elle emploi à subvertir, un potentiel révolutionnaire qu'un “ vrai ” discours militant ne parvient pas à dégager.
Mathieu Beauséjour est un artiste autodidacte né à Montréal en 1970. Il a réalisé plusieurs expositions individuelles et collectives ainsi que des interventions publiques et des tirages de multiple au Québec, en Ontario, en Alberta et en France. Récipiendaire de nombreuses bourses, il poursuit son travail d'artiste tout en s'impliquant activement dans le milieu des arts visuels à travers des expériences de commissariat, de coordination, et de membre du conseil d'administration à la galerie CLARK.
Caroline Boileau
Caroline Boileau est fascinée par les différentes façons de parler du corps et de l'habiter. Pour avoir côtoyé le milieu de la santé et le milieu hospitalier depuis plusieurs années, son travail d'artiste s'en est imprégné. À travers ses installations, projets vidéo, performances et “ consultations thérapeutiques ”, elle somatise le Médical, parasite l'hôpital, en récupère les déchets, recycle poétiquement le médicament, recueille des histoires de cas, propose la couleur en guise de thérapie, sonde le corps et exorcise la maladie. Par tous ces moyens, elle remet en question le regard que la médecine pose sur le corps en le confrontant aux croyances populaires ainsi qu'aux récits intimes que les gens, qu'elle croise dans ses projets, lui raconte à propos de leur corps.
Née à Montréal en 1970, Caroline Boileau détient un Baccalauréat en arts visuels de l'UQAM. Après avoir fait une résidence au Banff Centre for the Arts (1999), complété une série d'installations in situ au département de pharmacie de l'Hôpital général de Montréal (1999-2000) et réalisé Histoire somatique (2000), un projet de “ consultations thérapeutiques ”, elle présente Ce que tu me racontes, ce que je te cache (Galerie B-312, Montréal, 2001), une exposition solo témoignant de l'ensemble des recherches qu'elle mène sur les relations entre le corps et le médical.
Mireille Cliche
Mireille Cliche est poète et bibliothécaire. Auteur d'un roman et de trois recueils de poésie dont Jours de cratère, qui lui a valu le prix Octave Crémazie en 1991, elle a publié récemment La pierre doré des ruines aux Éditions du Noroît, de même qu'un album pour adulte intitulé Tout ce cirque! En collaboration avec l'illustrateur Stéphane Jorisch aux Éditions des 400 coups. Dans son travail d'écrivaine, elle triture sa mémoire, l'invente et la déconstruit pour se reconstruire. Comme bibliothécaire, elle conserve la mémoire collective et la transmet. Elle alimente un patrimoine humblement, petit à petit, sans jugement, dans l'anonymat. Pour elle, une mémoire qu'on ne partage pas est une mémoire oubliée. Pire que morte : stérile.
Mireille Cliche est née à Saint-Georges de Beauce en 1955. En 1989, elle termine une Maîtrise en études françaises (création littéraire) à l'Université de Montréal. Elle détient également une Maîtrise en bibliothéconomie et en sciences de l'information ainsi qu'un baccalauréat spécialisé en études littéraires. En plus de ses ouvrages de création publiés sous la forme de livre, elle collabore à maintes reprises à des revues et participe régulièrement à des lectures publiques.
Ani Deschênes
Le travail de Ani Deschênes se greffe à un milieu de vie, à un habitat, souvent sous la forme de signalisation et toujours dans l'optique d'intercepter, dans leur quotidien, les gens qui gravitent autour du milieu qui l'intéresse. Elle les interrogent et recueille leurs impressions sur le sujet en question. À travers ses “ études ” elle révèle l'humain dans ses attitudes morales et ses comportements physiques. Récemment, elle s'est greffée au stationnement d'un parc-nature pour récolter les réactions des gens face aux animaux écrasés que l'on retrouve en bordure des routes à Longueuil. La relation animal urbain/humain est un thème récurrent dans sa démarche artistique.
Née en 1973 à Longueil, Ani Deschênes détient deux Baccalauréats, le premier en arts visuels et le second en enseignement des arts visuels. Son travail a été présenté lors d'expositions collectives à Montréal et à Lausanne (Suisse) ainsi qu'en duo au Centre des arts actuels Skol (1999) et en solo dans le parc régional de la Ville de Longueil (Animaux urbains, 2001). Intitulé une collection, le projet qu'elle présentait à Skol, en 1999, était le résultat d'une interaction avec des peintres amateurs.
Guy Giard
Dans son travail de création, Guy Giard se préoccupe des liens intangibles qui unissent les gens. Par exemple; ceux qui soudent ensemble les membres d'une famille ou qui tendent un pont entre des individus de toutes provenances mais qui partagent une expérience commune tel le déracinement, la violence, l'isolement. Dans son projet Le lavoir Guy Giard a exploré les liens qui créent un sentiment d'appartenance à une communauté. Autour d'une création, il a rassemblé trois générations de résidents du sud-ouest de Montréal. Par différentes activités, ils ont mis les mains à la pâte et ont vécu ensemble une expérience. Ils ont partagé leurs souvenirs et leurs richesses culturelles. Ainsi, c'est en construisant, ravivant et maintenant en vie une mémoire que Guy Giard crée une communauté.
Après un baccalauréat en arts visuels à l'Université Concordia (1983), Guy Giard a complété des études post-universitaires en arts multidisciplinaires à l'Académie des Beaux-Arts d'Amsterdam aux Pays-bas (1987-1990). Depuis 1982, il a exposé son travail en groupe et en solo au Québec, à travers le Canada ainsi qu'aux Pays-bas. Ses derniers projets (De l'autre côté d'un pont, 1993; Le Lavoir , 1999), étaient accompagnés d'une série de rencontres avec le public où sont invités des artistes (musiciens, conteurs, et poètes) de différentes cultures.
Denis Lessard
Pour Denis Lessard, l'histoire et l'expérience humaine mais aussi l'engagement et la création de liens personnels font partie intégrante de son travail de création. Sa démarche intègre plusieurs disciplines telles : la photographie, la performance et l'installation. Les sujets et thèmes qu'il aborde dans sa pratique artistique sont souvent liés de près à sa vie personnelle : souvenirs d'enfance (Album, OF Galerie, Montréal, 1986), lieu et anniversaire de naissance (Lieu de naissance, Galerie Horace, Sherbrooke, 1994), recherche sur un membre peu connu de sa famille (Stanislas, Leonard & Bina Ellen Art Gallery, Montréal, 1995). Dans son effort de constituer une mémoire jusque là absente, il recrée des moments, retrace des gens et des images, retrouve des objets et des lieux. Il devient le lien et le repère, la mémoire qui nous permet d'accéder à une expérience ou une réalité autrement ignorée. Partant de l'intime et du privé son travail s'ouvre sur une communauté de gens à la manière d'un arbre généalogique dont la sève serait la recherche documentaire, rigoureuse et attentionnée.
Denis Lessard est né à Sherbrooke en 1959. Il commence a présenter son travail de création en 1982 et obtient une Maîtrise ès arts (histoire de l'art) de l'Université de Montréal en 1985. Tout en menant ses projets d'artiste, il travaille comme critique, traducteur, conservateur invité et enseigne à l'occasion. Depuis 1994, il réalise plusieurs résidences à travers le Canada et aux Pays-bas (AKA Gallery, Saskatoon, 2000; Het Wilde Weten, Rotterdam, Pays-Bas, 1998) où il crée des projets reliés à la mémoire, à l'histoire et à la communauté des villes et des lieux qu'il explore.
VLAN paysages
VLAN paysages est une firme formée de deux architectes paysagistes, Micheline Clouard et Julie St-Arnault. Les projets d'aménagements sur lesquels elles travaillent se situent à la fois dans les domaines privé et public, en milieux urbain et rural. Leur travail se définit par une approche conceptuelle et sensible visant la création de lieux qui extraient la valeur intrinsèque du paysage. Leurs projets révèlent l'essence des lieux qu'ils habitent. Micheline Clouard et Julie St-Arnault poursuivent également une recherche sur la ville et ses interstices où elles s'intéressent aux secteurs déstructurés des villes en général. À travers des actions paysagères qui engendre un processus d'action (intervention sur un site) et de réaction (de la part du milieu environnant), elles explorent les possibilités d'aménager de façon éphémère des espaces vacants dans l'optique de reconstruire des territoires avec la communauté qui les habite.
Fondé en 1999, VLAN paysages est une firme active en architecture de paysage au Québec ainsi qu'à l'étranger. Lauréat du concours organisé par les Jardins de Métis pour le réaménagement de leur territoire, VLAN paysages terminait, au printemps 2000, la première phase du site du Festival international de jardins aux Jardins de Métis. VLAN Paysage est aussi lauréat du concours organisé par la Ville de Montréal pour le projet Belvédère Lyon-Montréal , inauguré en juillet 2001. L'équipe mène également une recherche sur les terrains vacants, ce qui a donné lieu, entre autres, à une série d'interventions urbaines intitulées Laboratoires de paysages.
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